Prix de Lausanne 2023 : En route vers les étoiles !
Le Prix de Lausanne, concours international annuel destiné aux jeunes danseurs du monde entier âgés de 15 à 18 ans a été fondé en 1973 par le physicien et mécène suisse Philippe Braunschweig* : son mariage avec une danseuse russe du nom d’Elvire, n’est sans doute pas pour rien dans l’intérêt marqué qu’il portera à cet art.
Et pour avoir pris conscience des difficultés insurmontables rencontrées par tant de jeunes talents en herbe, souvent en manque de moyens financiers pour pouvoir envisager d’atteindre un niveau professionnel, il mettra tout en œuvre pour poser les bases des règles de ce concours à nul autre pareil dont les fondamentaux perdurent aujourd’hui.
Notre Fondation, sensible à la philosophie humaniste et à la qualité de l’accompagnement infaillible et structuré que propose le Prix de Lausanne à ces jeunes danseurs de tous les coins du monde a décidé de s’engager en 2023 pour être partenaire principal de cette édition et accompagner un jeune talent grâce à une bourse d’étude annuelle.
Les 4 et 5 février derniers, la capitale vaudoise a donc accueilli la 50e édition de ce Prix de Lausanne au Théâtre de Beaulieu.
Au cours de la semaine précédente ce sont 87 jeunes danseurs (46 filles et 41 garçons) de 18 nationalités différentes qui ont été auditionnés et 22 d’entre eux présélectionnés pour participer à la finale.
11 lauréats ont reçu une bourse au terme de cette finale afin d’intégrer l’une des prestigieuses écoles ou compagnies partenaires de la manifestation
C’est un jeune danseur italien de 18 ans, Giuseppe Ventura élève de la Tanz Akademie Zurich, qui s’est vu décerné la Bourse de notre Fondation.
Sa performance a été évaluée sous un double prisme chorégraphique.
Pour la variation classique, il a séduit le public et le jury en interprétant Solor, noble guerrier de l’une des œuvres maitresses du répertoire de Ballet de l’Opéra de Paris,La Bayadère.
Pour la variation contemporaine il a évolué sur les notes de Chroma, du chorégraphe Wayne McGregor.
Compte tenu de son âge et de son niveau il aura accès à un premier contrat d’apprentissage avec une grande compagnie, ce qui lui permettra de débuter sa carrière de danseur professionnel au plus haut niveau. Il dispose d’un mois pour confirmer ses cinq choix principaux parmi la liste des compagnies partenaires du Prix de Lausanne, période au cours de laquelle les échanges se poursuivront entre lui,le Prix de Lausanne et les directeurs des compagnies. Une fois le choix confirmé et validé, le Prix de Lausanne s’occupera de l’organisation logistique et administrative de l’année d’apprentissage avec la compagnie partenaire.
La bourse lui sera versée mensuellement sous la supervision du Prix qui assurera un suivi tout au long de l’année sur les plans technique et artistique, et veillera aussi sur sa santé et son bien-être.
Au cours des 50 années précédentes, ce concours a été pour chaque lauréat un tremplin, voire une piste d’envol pour une carrière souvent internationale et nous suivrons avec une attention toute particulière ce jeune danseur dans les étapes de l’accession à son rêve
Outre le respect de la tradition, ce Prix est une occasion pour les jeunes talents d’accéder à une dimension tant technique qu’humaine.
Devenu un évènement annuel majeur dans le monde de la danse à l’échelle internationale, le Prix de Lausanne a ainsi en 50 ans d’existence, couronné plus de 450 lauréats, offert plus de 500 bourses et aidé financièrement plus de 1’000 danseurs dans le monde entier.
Certains d’entre eux, dont le danseur cubain Carlos Acosta, lauréat du Prix en 1990 et aujourd’hui devenu Directeur du Birmingham Royal Ballet, atteste du fait que « si les danseurs ont évolué, leur niveau d’exigence a augmenté de façon spectaculaire. Ils demandent à leur corps de dépasser les limites et exécutent les pas différemment ». Le public et le jury n’ont cette année encore que pu le constater.
Selon Monsieur Braunschweig « Les danseurs sont les moines des temps modernes »
Questionné à propos de cette comparaison hasardeuse, il s’en était expliqué avec des mots simples pour bâtir des ponts entre ces deux vocations et nous permettre de mieux appréhender leurs similitudes.
« Les moines acceptent sans faillir de mener une vie extrêmement difficile, faite de privations pour rencontrer Dieu. Les danseurs quant à eux choisissent une vie semée d’embûches, dangereuse, courte, mal payée pour pouvoir exister un jour sur scène devant un public. Pour parvenir à cela ils sont prêts à tous les sacrifices… »
A 18 ans, Giuseppe Ventura a déjà franchi plusieurs obstacles et cette consécration est une étape de plus pour lui vers l’accession aux étoiles.
En tant que mécènes nous partageons sa fierté … avec beaucoup d’admiration!
- Philippe Braunschweig, né le 24 août 1928 à La Chaux-de-Fonds et mort le 3 avril 2010 à Vevey