Salon du Patrimoine culturel : à la recherche de l’éternalité !
Du 27 au 30 octobre derniers le Salon International du Patrimoine Culturel s’est tenu au Carrousel du Louvre. Organisé par le syndicat professionnel des métiers d’art – Ateliers d’art de France – qui fédère plus de 6’000 artisans d’art, artistes et manufactures, il accueille chaque année depuis plus de 25 ans, plus de 300 exposants et 20’000 visiteurs grand public et professionnels.
Depuis son ouverture au public en 1993. le Carrousel du Louvre est réputé être un espace d’excellence et d’expertise, accueillant des évènements très diversifiés visant la mise en valeur de l’essence même de l’esprit français notamment en matière culturelle .
La sauvegarde du Patrimoine
Cette année ce sont les enjeux du développement durable qui ont été mis à l’honneur, fil rouge de tous les acteurs investis de près ou de loin dans la sauvegarde du Patrimoine.
Les exposants 2022 ont notamment eu pour mission d’éveiller la conscience écocitoyenne des visiteurs en partageant leur réflexion, leur expérience et leur savoir-faire.
La transmission des valeurs du passé – qui est l’essence même de la notion de patrimoine – ne peut avoir de sens que s’il y a un avenir ! Et cette promesse de transmission ne peut être tenue que si l’équilibre est respecté entre conservation, durabilité et développement
Ce salon a réuni plus d’une centaine d’ateliers et manufactures d’art venus de toutes les régions de France pour apporter leur témoignage de la conscience et de l’intégration des enjeux du développement durable dans l’expression de leur art et/ou de leur savoir-faire.
Les profils des exposants très diversifiés témoignent à eux seuls d’un panel prestigieux, à l’image de cet « esprit français » que le monde nous envie.
On y trouve par exemple une société pratiquant l’art et les techniques du bois, héritière d’un savoir faire transmis par les anciens, mis aujourd’hui au service de la restauration des Monuments historiques.
Un atelier sablé propose un programme de formations courtes d’initiation à la restauration et création de décors peints pour le patrimoine historique et contemporain.
Un artisan doreur restaure et conserve les Œuvres dorées pour particuliers, châtelains ou antiquaires. Une autre société artisanale présente son savoir-faire en matière de reproduction à l’identique de pièces anciennes en bronze qu’il s’agisse de mobilier,luminaires ou arts décoratifs.
Un tapissier restaurateur réédite des tringles à rideaux à la mode du XVIIème siècle…
On y trouve aussi une société de recherche scientifique spécialisée dans les domaines de l’archéologie et du patrimoine qui, forte de son expertise patrimoniale, développe des projets archéologiques à l’international.
Les normes européennes en matière d’économie d’énergie
Les normes européennes en matière d’économie d’énergie notamment mettent le patrimoine en danger, incitant à terme à détruire les huisseries et vitres du XVIIIe siècle. Il en va de même pour le plomb jusqu’ici utilisé dans la fabrication des vitraux. Va-t-on trouver une solution pour le remplacer ?
Cette transition nécessaire fait partie des enjeux et les défis à relever sont nombreux mais déjà, certains acteurs proposent des solutions tangibles à certaines problématiques.
On trouve par exemple une société proposant des solutions pour lutter contre les nuisibles (insectes, rongeurs, moisissures.. ) qui endommagent les collections culturelles . Pour ce faire elle utilise l’anoxie – privation d’oxygène – sans aucun effet nocif sur l’environnement.
Une autre propose une solution innovante dans le cadre de la rénovation et l’isolation des fenêtres en bois, répondant en tous points aux exigences de la conservation des menuiseries de caractère et de leur isolation.
Quand on parle de patrimoine, on pense aussi à la montre mécanique, qui par essence est l’une des plus durables qui soit. Elle se transmet de génération en génération, témoin des heures égrenées du temps de nos ancêtres.
Parmi les exposants, on trouve un horloger français créateur d’une marque collaborative* qui a fait du cadran de ses montres le piédestal d’œuvres réalisées au grès de ses rencontres avec des artisans d’art. Trois collections ont ainsi vu le jour, dont le mérite créatif revient au graveur, à l’émailleur ou au sertisseur qui communique son savoir-faire à travers le chef d’œuvre réalisé pour la circonstance.
Défis du développement durable
Les métiers d’art constituent par nature un modèle inspirant pour relever les défis du développement durable.
L’activité des artisans d’art repose sur des choix éclairés par une parfaite connaissance des matières, des techniques spécifiques et parfaitement maitrisées de leur transformation et du souci préalable de l’identification de leur provenance ainsi que de la mesure de leur qualité.
Le Patrimoine doit faire face comme le reste du monde à l’épuisement des ressources et les acteurs abordent depuis longtemps les aspects de la durabilité et de la nécessaire prise en compte de l’écologie des matériaux.
Le G7 pour la protection de Patrimoine réunit les 7 grandes associations reconnues d’utilité publique et agréées au titre de l’Environnement et s’en est fait l’écho dans son manifeste.
« Ce qui fait la noblesse d’une chose, c’est son éternité » disait Léonard de Vinci
On pourrait définir l’éternité comme étant un éternel présent, ou reprendre les termes de Platon pour qui il s’agit de « ce qui existe de tout temps, aussi bien autrefois que maintenant sans être détruit »
Cette définition intègre une composante nouvelle : la durabilité.
Aujourd’hui est venu le temps de la recherche de « l’éternalité « !
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