Importance et avantages de l’éducation artistique

L’art est bel et bien un moyen de communication qui s’établit entre l’artiste et le public 

C’est en fait un axe de réponse à l’un des besoins de l’Homme – le plus spécifique – : celui de mettre en commun. 

L’art est sans doute la seule forme d’activité qui fait appel exclusivement aux sens, à l’émotion, à l’intellect, et qui permet à l’homme de se comporter en véritable individu pouvant même aller jusqu’à lui conférer une impression de maitrise du temps et de l’espace.

Mais y a-t-il une prédisposition artistique ? Peut-on l’acquérir et comment ?

C’est comme tout : il faut y être sensibilisé et là encore l’éducation peut – et doit – jouer un rôle !

L’éducation artistique est vecteur d’engagement

La discipline artistique est « pratique », en ce qu’elle offre des récompenses émotionnelles immédiates et favorise la collaboration. Elle est utilisée pour aider les enfants à prendre ou retrouver confiance en eux : c’est un outil de résilience pour « la nuit, écrire des soleils » comme le dit joliment Boris Cyrulnik.

En découle également une triangulation digne d’intérêt puisque cet apprentissage permet aux élèves d’établir un lien entre leurs expériences personnelles et des connaissances nouvellement acquises tout en transmettant ce qu’ils ont appris aux autres. C’est enfin un outil d’intégration .

Il semblerait également – témoignages à l’appui – que l’éducation artistique favorise un climat positif dans les établissements scolaires. Qu’il s’agisse de l’apprentissage d’un instrument de musique, de la danse, du chant ou de la peinture, les qualités communes qui doivent prévaloir sont la persévérance, la patience voire l’opiniâtreté. 

Pratiquer une discipline artistique aide les jeunes à développer leur caractère et leur identité, préalables indispensables à une aisance comportementale et à l’optimisation de la réussite d’un chemin de vie.

Les arts contribuent également à développer la créativité des élèves, compétence primordiale et recherchée aujourd’hui dans notre société dont l’évolution est fulgurante.

On va jusqu’à dire que l’appréciation de l’art opère une différence significative dans la vie des gens selon le degré d’intensité qui lui est consenti.

Au niveau macroéconomique, – et c’est le département d’administration publique de l’université de l’Illinois à Chicago qui le dit –  il semble établi qu’apprendre à dessiner  ou peindre, tout autant qu’être initié à l’appréciation d’œuvres réalisées par d’autres, contribue à nous rendre plus heureux.. et surtout meilleurs ! Cela aurait un impact non négligeable sur notre santé

Depuis Platon la question de savoir pourquoi l’art est si important occupe les plus grands créateurs et philosophes du monde. Sans aucun doute la question de la valeur de l’art trouve une réponse dans la manière dont les décideurs allouent du temps et des ressources dans l’éducation artistique sur les bancs de l’école. Cette réponse est-elle satisfaisante ?

Pas sûr que la créativité soit priorisée et évaluée avec justesse aujourd’hui dans les salles de classe.

Les apprenants artistiques doivent plaider avec plus d’éloquence en faveur de l’engagement des ressources nécessaires pour y remédier. Leur rôle est important puisqu’ils apprennent aux élèves à développer des idées originales et à défendre des projets et pratiques créatives, contribuant ainsi à faire d’eux des adultes plus équilibrés.Et il est évident que les employeurs feront la différence et recherchent avec sans doute plus d’acuité aujourd’hui des candidats possédant des compétences renforcées par une participation antérieure à des activités artistiques . Certaines aptitude semblent en tirer parti et être optimisées : il en va ainsi par exemple de la communication écrite, du travail en équipe et  de la prise d’initiatives.

Notre fondation créée en 2009 s’est donné pour but de soutenir et favoriser les initiatives nées de cette capacité de l’Homme à créer, inventer avec au cœur de notre démarche une volonté d’encourager la création artistique.

L’un des objectifs est de promouvoir l’accès à l’art en accordant chaque année des bourses d’études  dans le domaine de  l’éducation artistique.

Étant exclusivement financée par des ressources personnelles, sans recours aux dons, nous sommes  libres de nous engager dans des choix documentés réfléchis et assumés.

Par exemple, touchés par l’inlassable curiosité de l’artiste chinois Zao Wou Ki (1920-2013) venu en Occident pour métamorphoser la peinture, et par son acharnement à vouloir transmettre et réveiller la liberté créative des artistes, nous nous sommes engagés aux côtés de sa veuve pour soutenir sa Fondation qui entend rendre hommage, préserver et faire connaître le travail de cet artiste afin d’assurer la transmission de ses valeurs.

Et si l’initiation à l’art pouvait changer le cours des choses ? Et si comme envisagé plus haut, il était en mesure de nous rendre meilleurs ?

En 2001, Eric-Emmanuel Schmitt a publié un roman pour le moins déstabilisant : La part de l’autre

Le plan est original et ne laisse pas indifférent. Il y présente en parallèle une biographie romancée d’Adolf Hitler avec une reconstruction fictive de l’histoire relatant le parcours de vie qui aurait pu être le sien… s’il avait été reçu à l’École des Beaux-Arts de Vienne le 8 octobre 1908.

Si le jury en avait décidé autrement, et si Adolf Hitler, épanoui et reconnu dans ses ambitions d’artiste avait été admis ? La plume créative de l’auteur invente un autre scénario sans l’instauration de sa folle dictature et partant, sans guerre froide, ni fondation d’Israël.

Nous sommes bien entendu là en pleine utopie, mais le message à retenir dans ce scénario, est que l’art aurait peut-être pu faire office de thérapie et canaliser les forces du mal pour les rendre sans effet.

L’écrivain et homme de radio français Robert Mallet (1915-2002) affecté en 1956 au ministère de l’Éducation nationale en avait fourni la définition suivante : l’art est un cheminement studieux vers une école buissonnière.

La formulation est évocatrice : l’art est une discipline exigeante qui est aussi un remède à la mélancolie.

Il n’est jamais trop tôt pour inciter les enfants à découvrir l’expression créative.

Toutes les initiatives visant à intégrer l’apprentissage des arts créatifs dans l’éducation dès la petite enfance sont à encourager ! 

La valeur intrinsèque de l’éducation artistique doit être reconnue comme inhérente à la constitution d’un capital de vie pour les adultes de demain.